Les zonards

Un « zonard », comme les appelle Timy, est un chercheur qui pense avoir la zone. Je trouve le terme très amusant. Je ne connais pas de zonard qui soit suffisamment crédible pour penser qu’il va trouver la chouette  sous peu.

Certains dévoilent une partie de leur solution ou de leur approche et ce faisant montrent surtout leurs lacunes. D’autres ne dévoilent rien mais affirme n’avoir « que » la super-solution a décrypter et ce depuis des mois, voir des années : Pas crédible.

Il y a de multiples moyens de vérifier son avancement dans le jeu : les énigmes s’enchainent. Croire que l’on est à la fin du jeu sans y être, veut dire que l’on a fumé les solutions et raté tous les poteaux indicateurs.

Pour l’instant, la chouette dort bien tranquillement.

Je considère qu’il y a deux axes de progression dans la chasse :

L’axe normal consiste à résoudre les énigmes dans l’ordre et il n’est pas possible de court-circuiter cette approche. Tôt ou tard il faut en passer par là. Les énigmes sont verrouillées par les précédentes. (Par exemple, un code trouvé dans une énigme est nécessaire pour décrypter un mot trouvé dans une autre.)

Et puis il une approche plus transverse qui consiste à s’approprier l’univers de la chasse. Il s’agit de comprendre ce qu’est une chasse au trésor, comment fonctionne l’auteur, identifier les références, trouver des décryptages intermédiaires, etc. Il est tout à fait possible de butiner les énigmes, de collecter plein d’idées qui s’avèreront justes mais d’être incapables de les mettre en œuvre.

Le problème du butinage, c’est qu’il est tentant de combler les trous et de créer des liens là où il n’y en a pas, d’inventer sa propre chasse, potentiellement jusqu’à un point où porter sa pelle.

Le butinage reste une approche valide, du moment que l’on ne perd pas de vue que l’on identifie des possibles et pas des certitudes : Cela fait un moment que je pense avoir compris ce que sont les sentinelles, par exemple, mais je n’en suis pas à ce stade dans la progression normale. Donc je considère sérieusement la possibilité que les sentinelles soient tout autres et je m’efforce de ne pas biaiser, et baiser, ma progression juste pour atteindre ces sentinelles. Si la chouette est trouvée un jour, je verrai si j’avais vu juste, s’il s’agit d’une autre option que j’avais envisagée ou tout autre.

Et puis butiner les énigmes est ludique.

La Pléiade

Les séparateurs utilisés dans l’IS de la clarté sont des *, des astérisques. C’est le seul endroit dans le jeu où ce signe est utilisé. Astérisque vient d’étoile, bien sûr.

La « clarté », associée aux étoiles, évoque « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles », Le Cid ( IV, 3) . Elle pourrait évoque autre chose, mais l’IS est littéraire et chargée de références théâtrales ( Hernani, Shakespeare …) voir la discussion ici.

Il y a neufs astérisques, neuf étoiles. Cela évoque un astérisme particulier, les Pléiades.

src: adaeslimoges

Là encore potentiellement, un autre astérisme pourrait être envisagé, mais la dimension littéraire de l’IS conditionne l’interprétation : Les Pléiades c’est aussi le nom d’une collection littéraire célèbre, chez Gallimard, où les tomes sont regroupés par époques, codées par sept couleurs. Toutes les références littéraires de l’IS sont présentes dans la Bibliothèque de la Pléiade.

La Bibliothèque de la Pléiade est classée sur sept couleurs, en référence aux sept sœurs de la mythologie grecque, qui ont donné nom à un groupe de sept poètes grecs, puis à un groupe de sept (nombre discutable) de poètes français qui ont posé les bases de la poésie en langue française.

src: wikipedia

Mais ce sont bien 9 étoiles utilisées dans le cryptage et pas 7 : la référence astronomique ne fait pas de doute, quand bien même il y ait un jeu sur le nom Pléiade.

Du Bellay, auteur des Regrets, est membre de la Pléiade française et je vois sa trace dans la 560.